Description
Alphonse QUIZET (1885 – 1955)
C’était un village et quelques moulins parmi les jardins, en haut d’une colline, sous le ciel gris de Paris ; ce paisible ” petit arpent du bon Dieu “, comme l’appelait un poète, est enclos entre trois rues et deux boulevards très parisiens : Clichy, Rochechouart, Clignancourt, Custine et Caulaincourt. Les deux garçons Alphonse et Maurice ont grandi au cœur de ce pentagone irrégulier sans imaginer un instant qu’ils étaient au cœur d’une Babel de l’art. Mais en respirer l’atmosphère, en fouler les pavés tout au long de l’enfance n’est pas sans conséquences… C’est une histoire qui se répète. D’anciens camarades de récréations, qui fréquentent les mêmes ruelles, grimpent les mêmes rampes et partagent les mêmes révoltes, quittent le domicile familial, en faisant fi des conseils des aînés. Ils ont une seule et même passion. Une fois la porte de la maison claquée, le Rubicon franchi, les artistes en herbe – c’est de peinture dont ils rêvent – sont dès l’aube, avec tubes et pinceaux, au rendez-vous du paysage qui s’offre à eux comme une promesse.
Alphonse Quizet prendra le large de la rue Bachelet où vit sa famille pour peindre en toute liberté, loin du regard paternel… Edmond Heuzé, André Utter et quelques camarades feront de même. Ces jeunes gens, candides et travailleurs, sont loin d’imaginer les souffrances qu’ils devront endurer pour vivre un destin de peintre ; certains mangeront dans la gamelle du chien ! Maurice Utrillo – exception qui confirme la règle – ne connaît pas cette passion adolescente. Il est toutefois le plus vagabond de tous, quand à 20 ans, il en vient lui aussi à confectionner ses premières aquarelles, rue Cortot, où il croise Alphonse Quizet.
La vie d’Alphonse Quizet est mêlée à l’écheveau de ces vies de peintres qui n’avaient pas 20 ans, à Montmartre, autour de 1900. Quizet n’a pas été le ” capitaine d’aventure ” ni le risque-tout de sa génération. Sa sagesse était immense, son talent authentique et sa détermination toujours bien vivante, lorsque dans la force de l’âge, tête blanchie sous son béret noir, il broyait ses couleurs dans de lourds mortiers. Robert Rey qui l’allait voir dans sa tour d’ivoire – son grenier – dira de lui : ” il a le vouloir obstiné ” et de son art : ” naïf et finaud à la fois, plein d’une poésie un peu déchirante, comme les romances qu’on entend, le soir, près des Buttes Chaumont “.
Dimensions : 58X50 cm
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